CHAMPIONNATS DU MONDE DE VTTAE AU MONT SAINT-ANNE, CANADA
TEAM BERGSTROM/SUISSE
Jour 1, dimanche 24 août 2019

L’équipe Bergstrom
ier soir, nous sommes arrivés au Canada, aujourd’hui nous allons sur la piste pour la première fois. Les vélos ont déjà été expédiés il y a 10 jours par transporteur et sont heureusement arrivés à bon port. Le jetlag ne se fait pas encore sentir, mais les jambes sont un peu lourdes. La piste n’est pas encore dégagée à 100%, l’entraînement officiel commence le lendemain. Nous effectuons les 3 premiers tours à l’aide d’une petite carte. Les montées sont difficiles et je n’aimerais pas avoir à les gérer sans moteur, nous partageons les descentes avec un cours de CC, dont la fameuse descente La Béatrice. Dans l’ensemble, un parcours très harmonieux.
Jour 2, lundi 25 août 2019
Les batteries déjà rechargées, la fatigue se fait un peu ressentir, le matin, nous roulons dans la rue pour se dégourdir les jambes. Dans l’après-midi, premier entraînement officiel sur une piste balisée. Quelques surprises nous attendent comme une ascension techniquement exigeante. Jusqu’à présent, le temps joue le jeu, 23°, ensoleillé, sec, poussiéreux, rapide. Nous faisons quelques tours de piste sur un rythme de course pour nous familiariser avec le circuit et faire connaissance avec les parties techniques. Croyez-moi, rouler en eBike n’est pas si facile qu’il y parait. Nous changeons les pneus pour une version plus robuste pour éviter les risques de défaillance.
Jour 3, mardi 26 août 2019
Dernier jour avant le départ de la course. Nous nous levons tôt, le décalage horaire se fait un peu sentir. Nous roulons tranquillement à destination du café, la nervosité est palpable chez tout le monde. L’après-midi, de nouveau sur la piste qui est désormais marquée par le passage des compétiteurs et sur laquelle on voit peu à peu apparaître les trajectoires idéales. Nous effectuons les descentes avec assurance et rapidité et connaissons parfaitement les passages techniques. Sur une boucle de 7 km, nous avons roulé environ 250 km. Le départ des dames s’effectue 1 minute après celui des hommes, la piste ne permettant pas de faire autrement. 14h15 hommes E-CC, 14h16 femmes E-CC. 4 tours au total pour les deux, ce qui nous satisfait car la batterie tient 3,5 tours en mode Boost.
Jour 4, mercredi 27 août 2019

Alba et son ATV Bergstrom
Jour de course!!!! L’horaire est serré et prédéterminé, 7h petit déjeuner, de 8h à 9h la piste peut être parcourue une dernière fois. Alba et Fabian saisissent à nouveau leur chance, Manuel va rouler décontracté sur route. À 11 heures, il y a des pâtes, après quoi nous devons emmener les vélos au contrôle. Nous sommes appelés à 11h40, 11h44 et 11h48. Les vélos, y compris les roues de rechange, sont approuvés par l’UCI ainsi que par les experts de Shimano/Bosch et Brose. La circonférence des roues est mesurée, les paramètres vélos sont lus et ajustés et les miles/h changés en km/h. Les roues et les batteries reçoivent un autocollant et les vélos sont emmenés en zone close. Nous ramenons les batteries à l’hôtel pour les recharger complètement. Les batteries doivent être remises sur le vélo jusqu’à 30 minutes avant le départ. Nous sommes autorisés à prendre le vélo suivant l’ordre de 5 à 15 minutes avant le départ, mais pas à l’allumer. Nous nous échauffons sur d’autres vélos. Outre les coureurs très actifs comme Kulhavy, Hartley et Fontana, il y a aussi quelques légendes moins actives comme Absalon, Sauser ou Martinez au départ. Le départ a lieu et déjà le premier moteur explose dans le premier tour. Il ne s’agit heureusement pas de l’un de nos vélos et nous sommes secrètement heureux de l’espace qui nous est offert. La fréquence cardiaque est la même que pendant une course normale de CC, tout le monde atteint ses limites voire les dépasse, la vitesse est plus élevée mais reste en-dessous des 25km/h. Les plus forts se font remarquer et le peloton s’étire rapidement. En plus des favoris, quelques outsiders sont également à l’avant, ceux-ci perdent rapidement du terrain dans les descentes mais en regagnent à chaque fois dans les montées. Je démarre à la 4ème place et me bats pour gravir la première longue montée dans les 20 premiers. En descente, j’aurais pu aller plus vite, mais il n’y avait qu’une seule trace très encombrée. Certains ralentissent par crainte d’une défaillance. Dans le deuxième tour, les conditions s’améliorent rapidement et, en montée, on peut voir des différences entre les moteurs. Le parcours s’avère sélectif, exigeant et difficile, spectaculaire pour les spectateurs. 45 minutes plus tard, nous sommes dans le dernier tour, les poumons brûlent, les jambes aussi et un goût de sang apparaît dans la bouche. Le niveau de charge affiche 2 barres sur 5, ce qui représente peu de temps. Je paie pour mon premier tour trop rapide et perds du terrain, le vététiste et son moteur ont visiblement atteint leur limite. Alors qu’un vététiste CC pro célèbre déjà le premier titre de champion du monde dans l’histoire des courses de VTTAE, j’espère que ma batterie tiendra jusqu’à la fin. La puissance a nettement diminué dans la montée, ce qui me fait perdre 4 places.
Arrivé à la 29ème place, épuisé mais satisfait.
Je me rends à l’hôtel, 500m après l’arrivée, la batterie rend l’âme… Bon timing!

Fabian et Alba sur la piste
En résumé:
L’UCI a fait un très bon travail, une piste très attrayante, sélective et idéale pour les VTTAE. Le peloton de départ était composé d’athlètes de CC, d’enduro, de cyclocross et de vététistes amateurs. Le format était bon, on a très rarement dû dépasser la limite des 25km/h, 50% des descentes faisaient partie du parcours CC, les 50% restantes étaient plus exigeantes. Les défaillances ont été peu nombreuses, beaucoup utilisent des pièces éprouvées d’enduro, on a peu vu de cadres carbone ou légers. Les différences entre les moteurs et la capacité des batteries étaient parfois étonnamment importantes, les vététistes du top 20 ne perdant rien de leur avance. Une image d’ebiker idéal a également émergé: de petits athlètes, minces et très légers qui descendent comme des vététistes d’enduro. Le poids est clairement un facteur important, à moins qu’on s’appelle Kulhavy avec une force quasi illimitée.
Les résultats Bergstrom:
- Alba Wunderlin 6ème
- Manuel Fasnacht 22ème
- Fabian Obrist 29ème